Le Baptême orthodoxe, article paru sur le site Expatclic en 2006

Céline, alias Macelupa sur nos forums, nous explique comment se passe un baptême grec orthodoxe au Liban, pays de son mari. 

Voici donc mon petit reportage à propos des baptêmes orthodoxes. 

Mon mari est Libanais et de religion grecque orthodoxe. Nous avons donc décidé de baptiser nos petits dans le village de mon mari, Bikfaya.

Le prêtre de cette église est adorable, il est marié, a 3 enfants, prépare une thèse, anime une chorale, des ateliers pour les enfants, connaît chacun de ses paroissiens... Et prend toujours du temps pour chacun, de plus il a quelques bonnes notions de français qui m'ont bien facilité la tache ! 

Pour les grecs orthodoxes, il n'y a pas de séance de préparation au baptême, on convient avec le prêtre d'une date, il vous demande de choisir un nom de baptême et c'est tout ! L'enfant doit être habillé de blanc et l'on doit se munir d'une serviette, d'une chaîne et d'une croix que l'on mettra à l'enfant après son baptême. Les parrains et marraines doivent être âgés de plus de 18 ans.

Nous avons baptisé nos 2 petits monstres à 9 mois chacun. On les baptise en général beaucoup plus tôt, à un mois voire deux.

Voici donc notre fils Paul (baptisé Boulos), le jour de son baptême avec sa grand-mère et marraine, Marie.

Le baptême commence donc par une petite explication des symboles du baptême. N'étant pas une experte, je vous expliquerai tout cela d'une manière plutôt simple.

Cela se passe donc en 3 étapes :

Dans un premier temps les parrains prêtent serment d'être présents pour leurs filleuls et s'adressent à l'assemblée, se tournent vers l'ouest pour être dos àDieu et disent àplusieurs reprises qu'ils ne veulent pas du diable pour cet enfant et crachent par terre.


Le Baptême commence alors... On dévêtit donc l'enfant. Le prêtre l'attrape alors les bras croisés dans le dos et le plonge dans l'eau par trois fois. C'est une technique qui paraît un peu ''violente'' la première fois mais réalisée à une telle vitesse et dextérité que l'on s'y fait... On baigne le bébé trois fois pour symboliser les trois jours pendant lesquels Jésus était mort avant de ressusciter. 

Après cela, l'enfant est lui aussi comme ressuscité et ne sera plus jamais vraiment mort pour Dieu, la mort ne sera plus qu'un passage et non une fin. On sèche alors l'enfant et on le rhabille.


Puis on lui applique de l'huile de myrrhe sur les mains, les pieds et le front. Cela symbolise une protection contre le diable. L'huile est censée empêcher l'ennemi d'avoir une prise sur l'enfant. Aucun vêtement ne doit toucher la myrrhe pendant quelques minutes. On l'essuie ensuite.


On coupe alors quelques petites mèches de cheveux à l'enfant que le prêtre jettera dans l'eau. Ses cheveux symbolisent la force de l'homme et, en lui en ôtant quelques-uns, on assure qu'il entre dans la religion modeste et sans orgueil.

C'est alors le moment pour l'enfant de boire quelques gouttes de vin dont nul n'ignore plus la signification. 


Pour terminer, le prêtre allume des bougies, qu'il remet à l'assistance. Nous faisons alors tous ensemble le tour de l'église en file indienne en suivant notre prêtre et son encensoir, qui purifiera l'assemblée avant de se séparer.


Cette cérémonie est tout à fait conviviale, l'on s'adresse au prêtre comme s'il était un membre de la famille, on peut lui poser des questions et les petits jouent à cache-cache derrière les bancs sous les regards bienveillants. 


S'en suit un très bon repas traditionnel de mezzés, de brochettes, de samoussas.... Les invités se font remettre les bougies (souvent personnalisées avec le prénom de l'enfant) et des chocolats, qui remplacent les dragées françaises. Puis l'on partage un délicieux gâteau.

S'il reste encore un peu de place à l'un d'entre nous, on finit par un merveilleux petit café turc. 

Mmmmmm...

Voici tout de même une petite photo de la famille au complet...